Ouverture de l’Espace Social Libre – Quand l’utopie se met en marche
Le 3o janvier dernier, près de 70 personnes ont pris part à l’ouverture officielle de l’Espace social libre. De plus, les gens présents sur place ont eu l’occasion d’assister au cabaret organisé pour l’occasion. En tout, une dizaine de performances littéraires et musicales ont défilé au fil de la soirée.
Le lendemain matin, il était possible de lire en page 2 du Progrès –Dimanche la phrase suivante : « Le collectif anarchiste Emma Goldman a ouvert son centre social en plein cœur de Chicoutimi, hier soir ». La présentation nous apparait un peu courte, voire réductrice. En développant cet espace, nous avons voulu créer un lieu d’éducation populaire, ainsi qu’un point d’ancrage pour les idées et pratiques alternatives, autogestionnaires et antiautoritaires dans le quartier. Nous voulons également proposer un lieu d’organisation autonome et populaire, afin de pouvoir le partager avec des groupes aux buts similaires aux nôtres. Ce lieu se veut un lieu de soutien, d’intervention et d’aide mutuelle dans le quartier. Un lieu où les gens pourront venir gratuitement, peu importe leur statut économique ou social. Bref, les gens pourront venir sans craindre de faire face à la discrimination.
Plus concrètement, l’Espace Social Libre c’est : une bibliothèque, un info-kiosque, un coin pour les enfants, un marché gratuit, un atelier de sérigraphie, un espace créatif libre et plusieurs autres initiatives sociétales.
La naissance d’un projet
L’austérité ne se résume pas qu’à des hausses des tarifs, des licenciements, et des coupures dans les services. L’austérité entraîne également des conséquences sociales au sein de nos communautés comme le chômage, la précarité, l’exclusion, l’atomisation sociale, la désolation et le sentiment d’impuissance des individus. Malgré leur prétention, aucun spécialiste, aucun dirigeant bienveillant ne sera en mesure d’inverser un tant soit peu cette situation
Bien sûr, dans les hautes sphères économiques et politiques, on parle d’investissement à grand coups de milliards pour Bombardier. Ici, nous voyons le réaménagement des quartiers, et ce, au détriment des classes populaires. L’attentisme n’est pas une posture envisageable pour les habitants et habitantes de ces communautés. Il est essentiel qu’ils et qu’elles retrouvent leur pouvoir d’agir. Par conséquent, nous croyons qu’il faut répondre à l‘austérité et aux autres attaques asociales par l’auto-organisation, une plus grande autonomie populaire et la multiplication des actions de solidarité directe.
Mais par où commencer?
Dans une société où tout pousse à l’atomisation sociale, il s’avère primordial de créer ou de recréer des occasions et des espaces disponibles à tous et à toutes, afin que des sans-emplois, des précaires, des mal-logés(ées), des chômeurs et chômeuses, des étudiants(es), des syndiqués(ées) et des immigrés(ées) puissent tout simplement se rencontrer, échanger et, espérons-le, s’organiser sur le long terme.
Nous croyons que la résistance face aux attaques que mènent les politiciens/politiciennes et les capitalistes contre les classes défavorisées ne pourra se faire efficacement que si nous atteignons une masse critique d’individus. Nous supposons donc que c’est par des actions sociales et culturelles que nous pourrons atteindre le plus grand nombre d’individus. Pour cette raison, le collectif a commencé à organiser au printemps 2015, avec ses biens minces moyens, une série d’actions intitulée La solidarité est plus forte que l’austérité (marmite autogérée, marché gratuit, happening, etc.). C’est pour cette même raison que samedi dernier (30 janvier), le CEG a procédé à l’ouverture de l’Espace Social libre.